Il y a plein de trucs qui sont pénibles, d'autant plus avec deux enfants, mais la panne de machine à laver y tient une bonne place. Le fait que les jours d'école on les retrouve le soir avec des habits propres du matin mais qui semblent avoir été portés depuis au moins une semaine (genoux terreux, tâches de peinture(*), restes du goûter et j'en passe) et qu'un T-shirt qui est super beau un jour devient très moche le lendemain n'aide pas.
Je vous avais dit que le 1er mai la machine avait fait la grève de l'essorage, eh bien elle a dû trouver ça bien : elle a repris sa grève par intermittence, et les intermittences se sont rapprochées(**). Oui sinon ce n'était même pas drôle et il n'y aurait pas eu de quoi faire un billet. Là si. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de sortir une lessive avant l'essorage, mais ce n'est pas une bonne expérience. D'abord ça en met partout, et plus on approche du fond de la cuve plus c'est dégoulinant. Ensuite on prend son panier et on se relève... ou pas, parce qu'il pèse une tonne et qu'il faut s'y reprendre à deux fois. Sans effet de surprise ça marche mieux.
Ensuite il faut l'étendre, se rendre compte que ça ne va pas être possible, et essorer. Alors autant les chaussettes ce n'est pas un défi, autant la housse de couette en 2 mètres et quelques c'est plus… sportif. J'ai pris le rôle facile, celui de celle qui tient le plus fermement qu'elle peut pendant que l'autre tourne. Modulo quelques protubérances de drap gonflé d'air(***) ça se passe plutôt bien, sauf que l'on ne fait pas concurrence à du 1000 tours/min, que même essoré ça pèse une tonne, que c'est une galère à étendre, et que ça prend des plombes à sécher.
Et là, comme fait exprès, il se met à pleuvoir, on doit tout rentrer, ça dégouline toujours, et on doit faire confiance à l'étanchéité des joints du carrelage et au pouvoir d'absorption de la serpillère histoire de ne pas réveiller de mauvais souvenirs chez les voisins du dessous avec un nouveau dégât des eaux.
C'est bien beau de se rapprocher de la nature en économisant de l'électricité et en suivant la météo pour lancer une lessive quand il fait beau(****), tout ça tout ça, mais bon nous n'avons pas mis longtemps avant de chercher à remplacer cette machine (qui a tout de même 12 ans et 4 déménagements à son actif). Nous étions en train de rêver devant un comparateur de lave-linge, oui forcément la technologie a un peu évolué en 12 ans, quand j'ai demandé à Lux de mesurer notre machine à laver actuelle, ainsi que la porte par laquelle elle doit passer. Et là… perdu !!! En gros la porte est 1cm1/2 moins large que les machines qui nous intéressaient. Du coup acheter une machine moins bien juste pour gagner 2cm en profondeur pour deux mois dans cet appartement, on a laissé tomber.
Lux avait accepté l'idée de faire l'essorage nous-même pendant deux mois - et du coup d'avoir une super bonne motivation pour déménager le plus vite possible - mais je dois vous avouer que je n'étais pas très convaincue. Ca aurait voulu dire programmer des lessives le matin en croisant les doigts pour qu'il ne pleuve pas le soir, et se galérer à chaque fois : essorage, bulles, dégoulinage, serpillage…
Et puis aujourd'hui j'ai eu une révélation. Il faut dire qu'avec nos mésaventures je me mets, l'air de rien, à toujours écouter ce que "dit" la machine à laver. OK elle refuse d'essorer le linge rincé, mais elle essore le linge lavé avant de le rincer. Du coup j'ai eu une illumination : remettre le programmateur en mode fin de lavage pour essorer, même rien qu'un peu. Je me retrouve donc à veiller, assise sur les toilettes (oui, la machine à laver est dans les toilettes ici), à regarder affectueusement la machine tourner, tout en l'encourageant, à écouter la pompe de la machine et savourer le bruit de l'eau qui s'écoule dans le tuyau en me disant que c'est ça de moins qui devra sécher après, et surtout, surtout, à me préparer à appuyer sur le bouton d'arrêt si elle montre un quelconque signe de rinçage. Oui parce que ça a beau être rigolo, au bout d'un moment on pense à ce qu'on est en train de faire, assise sur les toilettes à materner une machine à laver, et bon euh ce n'est pas tout à fait l'image de moi qui me plait le plus ;o)
Une dernière chose : le titre est une citation inventée par mon frère et faussement attribuée à ma grand-mère. Elle avait pour but, qui a apparemment été atteint, d'encourager des petits scouts à bien essorer leur linge. Oui parce que les scouts ça campe sans machine à laver, ce ne serait pas du jeu.
(*) y compris entre les orteils, mais ça ça n'embête pas la machine à laver
(**) non ne cherchez pas ça ne veut rien dire
(***) c'est vicieux et difficile à faire partir, comme les bulles quand on cuit à blanc une pâte à tarte. Je suis sûre qu'il y a un mauvais génie là-dedans. Et comme le drap est mouillé ça donne de l'étanchéité à l'air et c'est une galère à dompter.
(****) sauf que quand il fait beau, cela ne veut pas dire qu'il fera beau à la fin de la lessive, ce serait trop simple