Après je ne sais combien de traitements, de crèmes diverses et variées, un changement de pédiatre qui dit que l'ancienne crème ne fait pas grand chose, un gel douche spécial (à utiliser même à la piscine avec l'école, où tous les autres utilisent le gel de la piscine), un shampooing spécial, un sirop, un traitement homéopatique, la nouvelle pédiatre était un peu désemparée face à la résistance de l'eczéma de Bulle. Du coup elle lui a prescrit des analyses à faire pour Bulle.
Il fallait tester entre autres les allergies aux oeufs, aux protéines de lait de vache, au lapin (???), aux crevettes et aux dermatophagoides pteronyssimus. Alors déjà je ne sais pas ce que c'est mais en plus c'était quasi illisible sur l'ordonnance et donc c'est un coup de bol que Google m'ait proposé l'orthographe correcte et du coup je sais que ce sont les acariens.
Le problème c'est que toutes ces allergies se testent par ... une prise de sang. Et comme Bulle est bien assez grande pour comprendre ce que c'est, depuis hier c'est assez tendu et il vaut mieux ne pas aborder le sujet. Ce matin elle était habillée et je lui ai dit de se chausser pour sortir. Tout se passait bien jusqu'à ce qu'elle me demande pourquoi on sortait. A partir de là j'ai eu le droit à une tentative d'intimidation (*), un dépoussiérage de sol (**) et beaucoup de pleurs. Je lui ai pourtant expliqué le pourquoi de la chose tout en disant que ce qu'elle me demandait je ne pouvais pas le faire. Ce n'était pas moi qui l'avais décidé et autant si je pouvais faire autre chose pour elle je le ferais, autant refuser de faire la prise de sang c'était exclu.
Nous sommes donc parties et le chemin jusqu'au labo a été looooooong. Ce n'est qu'en y entrant que j'ai réussi à la calmer, en la laissant danser devant le grand miroir qui recouvrait presque un des murs. Oui mais bon, quand une petite fille appréhende une piqûre s'il y a une chose qu'on apprécierait, c'est la rapidité. Mais là non. Il fallait un tube spécial pour le zinc, qui sera analysé à Lyon, et les dames ont du fouiller leur placard pour trouver enfin "le" tube qui convenait, après m'avoir laissé entendre que peut-être il faudrait revenir (***).
Nous voilà donc en salle de prélèvement. La dame pose le garrot, regarde le bras de Bulle ... et fait la grimace. En gros il y a une "belle" plaque d'eczéma juste là où il faut piquer, cela durcit la peau et elle a du mal à trouver la veine. Deuxième bras... deuxième plaque. Finalement on revient au premier. Bulle sent que l'instant critique arrive et se remet à pleurer et protester. Oui seulement si elle ne serre pas le poing la dame ne peut pas trouver la veine, et elle n'a pas du tout envie de serrer le poing, ni de rester sans bouger. Tant et si bien que la dame rate, pique à peine et l'aiguille ressort. La dame prend alors une "pause" en piquant toute la file d'attente qui s'est constituée pendant ses essais.
Nous y retournons et là sa collègue vient lui donner un coup de main. La dame désinfecte le bras de Bulle qui couine. la collègue dit que non ça ça ne fait pas mal ... oui sauf quand on a une plaque d'eczéma un peu à vif :o/
Bulle a donc écrasé des haricots imaginaires dans sa main en pleurant, je lui tenais l'épaule en lui parlant gentiment pendant qu'une dame piquait et l'autre tenait la main... et c'est passé. Ensuite il a fallu attendre de remplir cinq tubes. Bon Bulle admettait que ça ne faisait plus mal mais que c'était trop looooong et pleurait pour que ça s'arrête. Il y a eu donc une scène un peu surréaliste où une dame tenait la main de Bulle, l'autre se concentrait sur ses tubes en lui parlant gentiment, Bulle pleurait toujours et je chantais "la mère Michel" parce que quand j'aurais fini, tous les tubes seraient remplis et tout serait terminé. J'ai dû un peu traîner sur "l'air du traderidera et tralalala" mais tout a été synchro et Bulle a été décorée de deux Scotchs pour tenir son pansement (****). Nous sommes ensuite reparties au pas de course car la suite du programme incluait de ne pas rater un train pour Paris alors que nous n'avions pas encore retiré les billets ni acheté la carte de réduction qui devait aller avec.
Depuis Bulle a raconté plusieurs fois ses exploits non sans une certaine fierté, et m'a affirmé que la prochaine fois elle pleurerait moins parce qu'elle savait que ça ne faisait qu' "un peu mal". A voir.
Prochaine étape des réjouissances pour Bulle : un test cutané chez un allergologue... A nous les nouvelles expériences !!!
(*) Non, je ne veux pas et je ne le fe-rai-pas !
(**) fait avec sa robe pendant qu'elle se traînait par terre
(***) ah mais non, j'ai déjà eu du mal à l'amener, elle se fait un sang d'encre, ce n'est pas pour revenir voire pour la piquer deux fois !!
(****) elle me l'a d'ailleurs rappelé quand en racontant ses exploits à Lux j'avais parlé d'un scotch sur son bras.