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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 13:29

Le premier septembre, jour de ma prise officielle de fonction, j'étais conviée à la "surboum de rentrée". En gros une journée pour tous les nouveaux arrivants des trois universités Nancé(i)ennes, soit environ 180 personnes.

Grand amphi, quatre présidents d'université (oui quatre, même celui de Metz était là) présents en même temps, tout de suite ça impressionne. Des exposés variés, des choses utiles et pour une fois une grande satisfaction.

 

Ca ne vous est jamais arrivé, dans une réunion, une personne qui dit un truc du genre "comme cela a été décidé en CNVT..." et de vous demander si vous êtes l'unique andouille autour de la table qui ne connait pas le CNVT ? Comité Nouveau pour la Vie au Travail ? Centre National des Vagues Tectoniques ? Conseil National de Validation Technologique (celui là est crédible, il ma été soufflé par un inventeur du monde numérique, on reconnait tout de suite les pros de la comm') ? En plus en général cette personne ajoute (histoire de bien vous enfoncer) "je suppose qu'évidemment que tout le monde connaît le CNVT".

Eh bien pour une fois (ça sert d'être une vieille nouvelle) je connaissais les acronymes et autres abréviations. Oui je sais c'est bas mais je me réjouis d'un rien.

 

Repas buffet dans la salle d'honneur avec des lustres euh... pas assez modernes pour être encore vaguement d'actualité et pas assez vieux pour être respectables, donc je les qualifierai de "d'époque" (70s ?).

 

Des interventions sur la sécurité sociale, les démarches à faire, l'évolution de toutes ces universités en une, les ressources numériques offertes au personnel, enfin bref plein d'informations intéressantes. Moi qui y allais un peu à reculons je suis très heureusement surprise. Par contre j'apprend que je ne suis pas assez nouvelle pour avoir une décharge d'enseignement (ok, normal) ni pour aller au séminaire des nouveaux, ce qui est moins rigolo. D'accord je sais ce qu'est mon boulot, mais je ne connais pas les particularités locales. Bon, tant pis.

 

Au passage on s'est pris une remarque, dans un amphi, que nous n'étions pas mieux que les étudiants, et que même dans une salle remplis de (futurs) profs, les places étaient bien plus remplies derrière que devant, et donc qu'il faudrait s'en souvenir la prochaine fois qu'on ferait une remarque à nos étudiants. Moi en cours ça ne me gêne pas qu'ils soient derrière. Je les critique juste s'ils se plaignent depuis le fond de ne pas réussir à déchiffrer mon écriture de cochon. Donc soit ils recopient sur leur voisin à la vue perçante, soit ils prennent une longue vue, soit ils me supportent de près. Non mais ho !

 

Parmi ces interventions arrive un monsieur qui doit nous parler d'hygiène et sécurité. Il se présente, nous dit qu'il va parler de ça et puis, sans quasiment de transition il nous demande.

 

"Vous savez combien ça coûte un mort ? Oui, si quelqu'un meurt au travail, vous savez combien ça coûte à son employeur ?"

Euh monsieur nous sommes jeunes, certains n'ont ni dépassé les 25 ans ni rédigé de testament, il y a un message caché là-dedans ?? On se regarde dans la salle, l'air interrogateur, apparemment je ne suis pas la seule surprise. Il continue.

 

"630 000 euros [je cite de mémoire, et ma mémoire euh bon, passons] ! Comme quoi un patron n'a pas intérêt à ce qu'il arrive malheur à ses employés."

 

OK, le message est passé. Mais il trouve bon d'enchaîner :

 

"Et un oeil, vous savez ce que ça coûte un oeil ?"

 

Euh là je dois reconnaître que je commençais à me marrer, et que je n'ai pas tout suivi de la suite de ce qu'il disait. Je crois donc qu'un oeil vaut dans les 100 à 150 mille euros. J'ai osé dire à ma voisine que dommage, on ne saurait pas ce que coûte un pied (perso je ne me suis jamais rien fait balancer dans l'oeil, mais vue ma maladresse je crains plutôt pour les chevilles).

 

Moralité : une image choc pour marquer les esprits en commençant un exposé, oui, mais pas si ça déconcentre les gens pour la suite. Tiens, il faudra que j'applique ça en cours, c'est pas gagné : avec moi ce ne sont pas les étudiants qui ont du mal à revenir sur le sujet du cours (enfin si mais pas toujours), c'est moi [smiley qui sifflotte d'un air innocent].

 

"Vous savez combien de points on perd à l'examen si on horripile trop la prof' et qu'elle arrête de faire cours ?"

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commentaires

L
<br /> En y réfléchissant, ça leur coûte plus cher quand un employeur se fait un truc à un oeil, puis à l'autre, puis à un pied, etc. plutôt que de mourir sur le coup. Ils ont pensé à ça ??<br /> <br /> <br />
Répondre
B
:o)))))) Si je recroise le monsieur je lui demanderai s'il y a des prix dégressifs ;o)

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  • : Adieu Paris, Bonjour Nancy
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