C'était un matin, un matin qui commence bien. Pluvieux, mais bien. Un matin qui commence même bien mieux que d'habitude car, contrairement à mon habitude, je n'ai PAS oublié pour la 3ème fois de suite mon repas dans le frigo. Je ne l'ai pas laissé ni dans le frigo(*), ni sur le plan de travail(**), ni même à l'école de Crème(***). Non. Pas oublié. Pas dans la station de tram, pas dans le tram. Rien. Me voilà donc en train de traverser le parking, en vue de mon boulot. Il n'y a plus d'arrêt avant l'arrivée. J'ai gagné, j'ai amené mon repas au boulot !!!(*v)
Oui sauf que là c'était sans compter la réaction dudit repas. Oui parce qu'on ne pense jamais au repas. Etait-il prêt ? Avait-il envie de découvrir enfin mon lieu de travail ? Apparemment non. C'était donc la panique là-dedans. La pomme de terre toquait ontre sa boîte en verre pour alerter le jambon, le yaourt se liquéfiait. Ils cherchaient une solution. Quand soudain, la solution leur est tombée dessus. Il fallait fuir. Sauter par dessus le sac ? Le jambon n'avait pas la patate, les haricots étaient ramollos, bref, il fallait une autre solution. Au final je ne sais pas si le couteau a donné un coup de main, ou si juste le fait de la condensation sur la nourriture fraîche dans un sac en papier(v), mais ça a marché, version trappe de secours. Le fond du sac s'est déchiré d'un coup dans un craquement tragique... et compote, yaourt, haricots, pommes de terres et jambon sont allés visiter le bitume, avec le tintement des couverts pour l'ambiance musicale.
Bien évidemment ma première pensée a été du genre &@#$€. Non moins évidemment ma deuxième pensée a été qu'il fallait que j'immortalise ça pour le blog. J'ai donc négligemment laissé passer le gars derrière moi genre "non je ne ramasse pas de suite je temporise" histoire qu'il ne me prenne pas encore plus pour une tarée en me voyant prendre tranquillement cette photo :
Oui je sais, la photo est pourrie. Mais bon vues les circonstances je ne me voyais pas vraiment prendre le temps de vérifier la photo puis l'effacer et recommencer.
Et puis après tout de quoi avais-je à me plaindre ? Le jambon était resté dans son emballage (pourtant entamé), le yaourt n'avait pas explosé(v*), pas plus que la compote ni la grande boîte en verre. Je ne sais pas pour la patte d'un éléphant, mais le Pirex, pour le test du sac en papier, il assure.
Un petit détail pour compléter le tableau ? Il pleut toujours(v**). Seulement tout mon bazar ne tient pas dans mon sac de boulot (c'est d'ailleurs le pourquoi du sac en papier). Je me retrouve donc les mains chargées de nourriture variée, ne me laissant pas de main pour le parapluie, et je finis mon trajet au radar avec des lunettes en mode arrosage sans essuie-glaces. Mais bon, je suis trop fière de pouvoir manger ma boîte au boulot... pour une fois(*v).
(*) un grand classique pourtant
(**) toujours très sympa, surtout que du coup le yaourt et tout le reste passe une journée à se réchauffer tranquillement histoire de ne plus être ni frais ni à faire
(***) où pourtant il est bien accueilli, mis au frigo en m'attendant et, modulo un aller-retour pour rien, tout à fait propre à la consommation
(*v) oui je sais, on se contente de ce qu'on peut.
(v) non mais qui est assez stupide pour mettre sa nourriture volontairement dans un sac en papier, qui ? Oui évidemment à par moi je veux dire.
(v*) ça tombe bien, je l'ai cru et mis dans mon sac au milieu de divers papier importants, ordinateur, cartes bancaires etc.
(v**) si si, je vous l'ai dit, relisez le début.